Le Gabon se dirige vers les urnes pour élire un nouveau président, des législateurs et des dirigeants locaux le samedi 26 août 2023. Ce scrutin est considéré comme un test crucial pour la démocratie du pays, car le président sortant Ali Bongo brigue un troisième mandat présidentiel.
Pour beaucoup, les prochaines élections générales au Gabon ne sont pas seulement un simple événement politique, mais elles définiront le ton de la direction économique, sociale et politique du pays pour les cinq prochaines années.
Selon le Centre des Élections Gabonaises, 19 candidats sont éligibles pour concourir à l'élection présidentielle. Parmi les 19 candidats en lice pour devenir le prochain président du Gabon, cinq d'entre eux ont apporté leur soutien à l'économiste et universitaire Albert Ondo Ossa, avec l'espoir de mettre fin à la règle de 56 ans de la famille Bongo sur ce pays riche en pétrole.
Cet article présente les profils des principaux prétendants, mettant en lumière leurs parcours, leurs visions et leurs aspirations pour le peuple gabonais.
Ali Bongo Odimba du Parti Démocratique Gabonais
Agé de 64 ans, Ali Bongo est le président actuel du Gabon et le leader du Parti Démocratique Gabonais, un parti fondé par son père, Omar Bongo Odimba. Il a été élu en 2009 après le décès de son père qui avait été président du Gabon pendant 42 ans. Ali Bongo a été réélu en 2016, lors d'une élection contestée par l'opposition en raison de fraudes présumées. Ensemble, la famille Bongo a maintenu le pouvoir pendant les 56 dernières années grâce à une combinaison de facteurs, dont un gouvernement à parti unique et des allégations de corruption.
Au cours des dernières décennies, la constitution gabonaise a été modifiée à de nombreuses reprises pour permettre aux Bongo de rester au pouvoir. Par exemple, en 2003, la limite constitutionnelle de mandats présidentiels a été supprimée, ouvrant la voie à un mandat à vie pour son père. De plus, le système électoral traditionnel à deux tours a été changé en un système à un seul tour, privant ainsi ses opposants de la possibilité de ballottage lors des élections.
Ces derniers temps, les critiques ont accusé le président Bongo de ne pas utiliser correctement la richesse pétrolière du pays pour réduire la pauvreté et le chômage, et ont remis en question sa capacité à gouverner après avoir été victime d'un AVC en 2018. Néanmoins, Bongo mène une campagne vigoureuse à travers le pays, espérant que le peuple gabonais lui donnera une autre opportunité.
Son message de campagne se concentre sur la réduction des frais de scolarité dans les écoles publiques et l'augmentation des subventions familiales.
Agé de 69 ans, Albert Ondo Ossa est professeur d'économie et ancien ministre de l'éducation du Gabon. Il a été désigné le vendredi 18 août 2023 comme le candidat consensuel par cinq grands partis d'opposition, avec l'espoir de mettre fin à la mainmise de 56 ans de la famille Bongo sur le pouvoir.
Sa campagne met l'accent sur l'amélioration des conditions économiques du peuple gabonais, en particulier à une époque où la majorité des citoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté et du chômage. M. Ossa est convaincu que la richesse pétrolière du pays devrait être gérée de manière à bénéficier à l'ensemble de la population.
Pierre-Claver Maganga Moussavou du Parti Démocratique Social (PDS)
Agé de 71 ans, Pierre-Claver Maganga Moussavou est le leader du Parti Démocratique Social. En 2017, M. Moussavou, qui a également été ministre sous feu le président Omar Bongo Odimba, a été nommé vice-président par le président Ali Bongo, dans une démarche de réconciliation après les élections contestées de 2016. Cependant, en 2019, il a été renvoyé suite à des allégations de trafic de bois. Maganga-Il s'agit de sa cinquième tentative pour devenir président du Gabon. Moussavou s'engage à décentraliser le pouvoir et à accorder plus d'importance aux provinces et à la population gabonaise rurale.
Qui l'emportera ?
Bien que les partisans du président Bongo le présentent comme le favori, il n'y a pas de preuve fiable pour étayer cela. Les victoires précédentes du président Bongo ont été contestées par les partis d'opposition, l'accusant de fraude électorale. Déjà, les tensions montent à l'approche du scrutin alors que les partis d'opposition expriment des inquiétudes quant aux récentes modifications électorales, notamment l'adoption d'un système de vote à un seul tour au lieu du système à deux tours, qu'ils estiment favoriserait le président Bongo.
Une défaite pour Bongo pourrait être un revers majeur en ce qui concerne ses initiatives environnementales qui ont conduit à la protection de la part du Gabon dans le bassin du Congo, permettant au pays de se positionner en tant qu'absorbeur net de dioxyde de carbone, tandis qu'une victoire de l'opposition insufflerait un nouvel élan à la démocratie gabonaise et offrirait une nouvelle orientation pour le pays.
AEP
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