Le Gabon, ce petit pays riche en pétrole qui s'étend le long de l'équateur sur la côte ouest de l'Afrique, est le plus prospère parmi les anciennes colonies françaises. À l'approche du 26 août, le pays se tient au seuil d'un moment crucial de son histoire démocratique. L'élection imminente détermine non seulement la direction de la nation, mais elle symbolise également une avancée dans le renforcement de ses institutions et de ses pratiques démocratiques.
Le Président en exercice, Ali Bongo Ondimba, se présente pour sa réélection. Le Parti Gabonais du Développement (PGD), dont il est membre, dirige le pays de manière continue depuis l'indépendance de la France en 1960, incluant 41 années sous la gouvernance du père de Bongo, Omar Bongo.
Le Président du Gabon est élu pour un mandat de cinq ans, récemment réduit de sept ans en avril 2023. L'élection présidentielle gabonaise se déroule en un seul tour de scrutin majoritaire. En substance, le candidat arrivé en tête est déclaré élu. Le Parlement du pays se compose d'une Assemblée Nationale de 143 sièges, dont les membres sont élus au suffrage universel pour des mandats de cinq ans, et d'un Sénat de 67 sièges, dont 52 sont élus directement, tandis que 15 sont nommés par le président.
Où Sont les Femmes?
Tout comme de nombreux pays africains, le Gabon a pris des mesures importantes pour ancrer le principe de l'égalité des sexes dans la loi. Dès 2015, la "Décennie de la Femme Gabonaise" a été instituée par le Président Ali Bongo Ondimba, accompagnée de la création d'un ministère dédié. De même, en 2018, la Constitution a été révisée pour consacrer le principe de parité entre les hommes et les femmes dans la vie politique et professionnelle. Pourtant, malgré ces avancées prometteuses, la sous-représentation des femmes dans les postes de responsabilité persiste au Gabon. Par exemple, à l'Assemblée Nationale, à peine 19 % des députés sont des femmes et aucune Gabonaise n'a jamais été élue à la plus haute fonction.
Cependant, dans les échelons supérieurs du gouvernement, quelques femmes ont brisé le plafond de verre : la nomination de Rose Christiane Ossouka Raponda en tant que Premier Ministre en 2020 fut une première historique. Aujourd'hui, elle est Vice-Présidente de la République. Quelques autres femmes pionnières ont fait leur apparition dans les sphères politiques, économiques, judiciaires et administratives supérieures du Gabon. Parmi elles, Lucie Milebou-Aubusson (sénatrice et présidente de la chambre haute du parlement gabonais).
En réalité, les femmes restent encore trop peu nombreuses pour surmonter les défis de la parité. Pour l'élection présidentielle de 2023, seulement deux des 19 candidats à la présidence sont des femmes : Paulette Missambo, Présidente de l'Union Nationale, et Victoire Lasseni Duboze, Présidente de l'Union des Alliances pour une Nouvelle Afrique (UANA).
Il existe de nombreuses raisons à cette sous-représentation : la persistance des stéréotypes de genre qui cantonnent les femmes à la sphère domestique et privée, la politique étant perçue comme un bastion masculin ; les inégalités dans la répartition des tâches familiales, qui rendent particulièrement difficile l'implication des femmes en politique ; l'accès inégal au financement et aux réseaux politiques, les hommes bénéficiant plus facilement de soutien et d'opportunités ; le faible profil médiatique des femmes en politique, renforçant leur manque de visibilité ; et l'influence des traditions communautaires qui accordent moins de poids public aux femmes.
Bien que des progrès aient été réalisés, la route vers une véritable parité dans la politique gabonaise reste semée d'obstacles pour les femmes gabonaises. Pour beaucoup, des réformes structurelles, un changement de mentalité et le renforcement de la capacité d'action politique des femmes leur permettront de relever ce défi difficile.
AEP
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